Queer as folk - Épisode 5 - Saison 1

Saison 1 - Épisode 5

5. Now approaching... the line5. Now approaching... the line

Réalisateur : Kari Skogland

Auteur : Jason Schafer

Acteurs de passage : Jan Filips (Marvin Telson), Dianne Latchford, Noah Danby (le tatoué), Tannis Burnett (la psychologue), Judah Katz (Ryder), Trevor Smith (Nasty Trick), Stephanie Moore (Cynthia), Michael Boyuk (la drag queen), Colleen Williams (Coupon Clipper), Jamz Maher (l’étudiant en art), Michael Cronin (l’étranger)

Première diffusion : dimanche 7 janvier 2001


Michael, toujours convoité par Tracy, doit passer la soirée avec elle pour renouveler les stocks du supermarché. Emmett et Brian lui conseillent de lui dire la vérité, mais il prétend que c’est impossible, il serait la risée de ses collègues.

Le lendemain, parce qu’il est tombé d’un escabeau et souffre du cou, Tracy lui conseille de voir un ostéopathe, le docteur Cameron. Celui-ci le guérit par quelques manipulations, et Michael trouve tout cela si agréable qu’il est bientôt en érection. Il est confus, mais le médecin lui rétorque que « cela arrive tout le temps, même aux footballeurs ». Plus tard, cependant, il précise : « Seulement à ceux qui sont gays ». Et il invite Michael à dîner dans un très bon restaurant.

Jennifer va consulter une psychologue en compagnie de son fils Justin, car elle ne veut pas croire que son fils, à 17 ans seulement, soit déjà convaincu d’être homosexuel. Mais Justin confirme à sa façon : « J’aime les bites. Je veux être enculé par des bites. Je veux sucer des bites. J’aime sucer des bites. Pour ça je suis bon ».

Justin raconte à Brian la consultation chez la psychologue, et l’interroge : qu’ont dit ses parents quand il leur a annoncé qu’il était gay ? Mais Brian répond qu’il ne le leur a jamais dit, que cela ne les regarde pas. C’est alors que Jennifer débarque dans le bar où ils se trouvent, pour satisfaire sa curiosité. Elle interpelle son fils, qui prend la fuite. Et lorsque Brian rentre chez lui, accompagné d’un garçon, Justin est là, disant qu’il ne sait où aller. L’autre garçon veut qu’il parte... mais c’est lui que Brian met à la porte ! Puis il offre le divan à Justin, pour une seule nuit, et conclut : « On ne peut compter que sur soi ».

Lindsay veut tenter de réconcilier Brian avec Melanie, et invite à dîner le père de son bébé. Mais Brian est contraint de soigner les relations avec un client de son agence de publicité, Marvin Telson, qui semble vouloir changer d’agence. Il l’invite, classiquement, à un match de baseball, mais Telson préfère être invité au Babylon ! Brian comprend qu’il doit se sacrifier s’il veut garder le budget de Telson à son agence. Il se résigne à rejoindre Marvin à son hôtel. Mais un appel téléphonique les interrompt : la fille de Marvin s’est cassé le bras en jouant au basket-ball. Brian pousse Marvin à rejoindre sa famille... et perd ainsi le budget de publicité !

Libéré, Brian peut se rendre chez Lindsay pour câliner son fils.

Jennifer, désemparée, va trouver Debbie au Liberty et lui rapporte que Justin a encore découché. Debbie s’efforce de la convaincre que rien n’est de sa faute. Elle parvient même à la faire rire lorsque Jennifer lui raconte que Justin « aime les bites », en lui faisant observer que la mère et le fils ont « déjà ça en commun ». Elle conclut que, ce dont Justin a peur, c’est de ne plus être aimé de sa famille. Jennifer tente alors un rapprochement en proposant à son fils une visite au musée, mais Justin la laisse tomber à la première occasion pour suivre un garçon dans les toilettes.

Afin que son rendez-vous avec le docteur David Cameron soit réussi, Emmett a tenu à vêtir Michael à sa manière. Le résultat est ridicule, et Brian doit rectifier la tenue de son ami.

Pendant le dîner, Michael commet quelques gaffes, mais David semble trouve cela charmant. Cependant, il décline pour ce premier soir toute relation sexuelle, ce que Michael ne comprend pas. Une fois de plus, il pense être incapable de plaire.


* Justin se révèle comme le contraire d’un homosexuel honteux, et prouve qu’il a du cran en remettant à leur place la psychologue et sa mère, via une déclaration que les mères entendent rarement !

* Il se confirme qu’en définitive, Brian, qui n’aime apparemment personne, a tout de même un amour : son fils Gus. Ce trait l’humanise, en attendant mieux.


Jennifer, la mère de Justin, est assez différente de Janice, la mère de Nathan, son homologue de la version britannique : lorsque cette dernière découvrait des magazines de nus masculins dans l’armoire de son fils, on la voyait sourire ; et, plus tard, elle racontait qu’elle connaissait les goûts de Nathan depuis qu’il avait 11 ans. En comparaison, Jennifer, sans être vraiment catastrophée, se découvre plutôt déroutée, état qui se révèle par cette visite incongrue chez une psychologue, laquelle n’y peut évidemment rien.

Autre sujet : la déclaration de Justin confirmant qu’il est un homosexuel passif n’est pas un événement anodin à la télévision. Tout montre que ce personnage est fier de ses goûts – ce qui est à rattacher à la fameuse « fierté homosexuelle », notion imposée par les militants durant les trois décennies précédentes. En tout cas, elle tranche avec cette conception primaire selon laquelle le goût de la sodomie passive irait de pair avec certaines carences morales comme le manque de droiture, d’intrépidité ou de courage ; le courage, une qualité dont Justin est largement pourvu de toute évidence. Et c’est vrai qu’il est illogique de voir un lien entre ces carences morales et le fait d’apprécier les sensations physiques que peuvent procurer aux garçons d’autres garçons, par de certains contacts, à de certains moments, en de certains endroits. À cet égard, les auteurs de Queer as folk tournent le dos (si l’on peut dire !) à la conception méditerranéenne de la virilité : pensez plutôt à ces pays, l’Italie, les pays arabes, etc., où les garçons pratiquent volontiers les relations sexuelles avec d’autres garçons, mais refusent de se voir taxer d’homosexualité, sous le mince prétexte qu’ils y jouent le rôle actif...